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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/160

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pas fâché de réunir à la petite dot qu’elle devait avoir, la succession d’une certaine veuve Plorman, sa tante, qui demeurait à Stockholm, et qui déjà d’un certain âge, pouvait mourir à chaque instant.

Cependant la Scholtz impatiente, et trop adroite pour ne pas démêler l’embarras de son jeune caissier, prit la parole la première, et lui demanda s’il avait réfléchi sur ce qu’elle lui avait dit, la dernière fois qu’ils avaient causé ensemble. Oui, répondit l’amant d’Ernestine, et si c’est d’une reddition de compte et d’une séparation dont madame veut parler, je suis à ses ordres. — Il me semble, Herman, que ce n’était pas tout-à-fait cela dont il s’agissait. — Et de quoi donc, madame ? — Je vous demandais si vous ne desiriez pas de vous établir, et si vous n’aviez pas fait choix d’une femme qui pût vous aider à tenir votre maison ? — Je croyais avoir répondu que je voulais une certaine fortune avant de me marier. — Vous l’avez dit, Herman, mais je ne l’ai pas cru ; et dans ce moment-ci, toutes les impres-