Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/161

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sions de votre figure annoncent le mensonge dans votre âme. — Ah ! jamais la fausseté ne la souilla, madame, et vous le savez bien. Je suis près de vous depuis mon enfance, vous avez daigné me tenir lieu de la mère que j’ai perdue, ne craignez point que ma reconnaissance ne puisse ou s’éteindre ou s’affaiblir. — Toujours de la reconnaissance, Herman, j’aurais voulu de vous un sentiment plus tendre. — Mais, madame, dépend-il de moi…… — Traître, est-ce là ce qu’avaient mérité mes soins ? ton ingratitude m’éclaire, je le vois… je n’ai travaillé que pour un monstre… je ne le cache plus, Herman, c’est à ta main que j’aspirais depuis que je suis veuve… l’ordre que j’ai mis dans tes affaires… la façon dont j’ai fait fructifier tes fonds… ma conduite envers toi… mes yeux qui m’ont trahi sans doute, tout… tout, perfide, tout te convainquait assez de ma passion, et voilà donc comme elle sera payée ? par de l’indifférence et des mépris !… Herman, tu ne connais pas la femme que tu outrages… Non tu ne