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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/163

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ne sois plus de la première jeunesse, croyez-vous qu’il ne me reste pas encore assez d’attraits pour trouver un époux ? Oui, Herman, oui, vous m’aimeriez sans cette créature que j’abhorre, et sur laquelle je me vengerai de vos dédains. Herman frémit.

Il s’en fallait bien que le colonel Sanders, peu à son aise, et retiré du service, eût autant de prépondérance dans Nordkoping que la veuve Scholtz ; la considération de celle-ci s’étendait fort loin, pendant que l’autre déjà oublié n’était plus vu, parmi des hommes qui, en Suède comme partout, n’estiment les gens qu’en raison de leur faveur ou de leur richesse, n’était plus regardé, dis-je, que comme un simple particulier que le crédit et l’or pouvaient facilement écraser, et madame Scholtz, comme toutes les âmes basses, avait eu bientôt fait ce calcul.

Herman prit donc sur lui, bien plus encore qu’il n’avait fait ; il se jeta aux genoux de madame Scholtz, il la conjura de s’appaiser, l’assura qu’il n’avait