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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/164

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aucun sentiment dans le cœur qui pût nuire à ce qu’il devait à celle dont il avait reçu tant de biens, et qu’il la suppliait de ne point penser encore à cette séparation dont elle le menaçait. Dans l’état actuel où la Scholtz savait qu’était l’âme de ce jeune homme, il était difficile qu’elle pût en attendre mieux, elle espéra donc tout du temps, du pouvoir de ses charmes, et se calma.

Herman ne manqua point de faire part au colonel de cette dernière conversation, et cet homme sage redoutant toujours les tracasseries et le caractère dangereux de la Scholtz, essaya de persuader encore au jeune homme qu’il ferait mieux de céder aux intentions de sa patrone, que de persister pour Ernestine ; mais les deux amans mirent en usage de nouveau tout ce qu’ils crurent de plus capable de rappeller au colonel les promesses qu’il leur avait faites, et pour l’engager à ne s’en jamais relâcher.

Il y avait environ six mois que les choses étaient en cet état, lorsque le comte Oxtiern, ce scélérat que vous