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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/173

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moi pour qu’une alliance aussi ridicule n’ait pas lieu. Ernestine est faite pour briller à la cour, et je veux l’y faire paraître sous mon nom. — Mais point de bien, comte… la fille d’un pauvre gentilhomme… d’un officier de fortune. Elle est la fille des Dieux, dit Oxtiern hors de lui, elle doit habiter leur séjour. — Ah ! sénateur, vous mettrez au désespoir le jeune homme dont je vous ai parlé, peu de tendresses sont aussi vives… peu de sentimens aussi sincères. — La chose du monde qui m’embarrasse le moins, madame, est un rival de cette espèce, des êtres de cette infériorité, doivent-ils alarmer mon amour ; vous m’aiderez à trouver les moyens d’éloigner cet homme, et s’il n’y consent pas de bonne grâce… laissez-moi faire, madame Scholtz, laissez-moi faire, nous nous débarrasserons de ce faquin. La Scholtz applaudit, et bien loin de refroidir le comte, elle ne lui présente que de ces sortes d’obstacles, faciles à vaincre, et dont le triomphe irrite l’amour.

Mais pendant que tout ceci se passe