Aller au contenu

Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/193

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

cité… Mais, monsieur, puis-je compter sur votre parole, et si vous avez dessein de la tenir, vous refuserez-vous de me la donner par écrit ? — Moi, j’écrirai tout ce que vous voudrez, mais cela est inutile, et ces soupçons injustes ajoutent à la sottise que vous venez de vous permettre. — C’est pour tranquilliser Ernestine. — Elle est moins défiante que vous, elle me croit ; n’importe, je veux bien écrire, mais en lui adressant le billet ; tout autre manière serait déplacée, je ne puis à-la-fois vous servir et m’humilier devant vous… et le sénateur prenant une écritoire, traça les lignes suivantes :

Le comte Oxtiern promet à Ernestine Sanders de la laisser libre de son choix, et de prendre les meilleures mesures pour la faire incessamment jouir des plaisirs de l’hymen, quelque chose qu’il en puisse coûter à celui qui l’adore, et dont le sacrifice sera bientôt aussi certain qu’affreux.

Le malheureux Herman, bien loin d’entendre le cruel sens de ce billet,