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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/194

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s’en saisit, le baise avec ardeur, renouvelle ses excuses au comte, et vole chez Ernestine lui apporter les tristes trophées de sa victoire.

Mademoiselle Sanders blâma beaucoup Herman, elle l’accusa de n’avoir aucune confiance en elle, elle ajouta qu’après ce qu’elle avait dit, jamais Herman n’aurait dû se porter à de telles extrémités avec un homme si fort au-dessus de lui, qu’il était à craindre que le comte n’ayant cédé que par prudence, la réflexion ne le portât ensuite à quelques extrémités peut-être bien fatales pour tous deux, et dans tous les cas sans doute, extrêmement nuisibles à son père. Herman rassura sa maîtresse, il lui fit valoir le billet… qu’elle avait également lu sans en comprendre l’ambiguïté ; on fit part de tout au colonel, qui désapprouva bien plus vivement encore que sa fille, la conduite du jeune Herman ; tout se concilia néanmoins, et nos trois amis plein de confiance dans les promesses du comte, se séparèrent assez tranquilles.