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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/196

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pour donner à leurs perfides desseins, toute la consistance et toute la noirceur qu’ils y desiraient.

Ces arrangemens décidés, Oxtiern vint prendre congé du colonel et de sa fille ; il se contraint devant celle-ci, lui témoigne au lieu de son amour et de ses véritables intentions, toute la noblesse et le désintéressement que sa fausseté lui permet d’employer, il renouvelle à Sanders ses plus grandes offres de service, et convient avec lui du voyage à Stockholm ; le comte voulait leur faire préparer un appartement chez lui ; mais le colonel répondit qu’il préférait d’aller chez sa cousine Plorman, dont il attendait la succession pour sa fille, et que cette marque d’amitié deviendrait un motif à Ernestine pour ménager cette femme qui pouvait beaucoup augmenter sa fortune ; Oxtiern approuva le projet, on convint d’une voiture, parce qu’Ernestine craignait la mer, et l’on se sépara avec les plus vives protestations de tendresse et d’estime réciproques, sans qu’il eût été question de la démarche du jeune homme.