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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/197

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La Scholtz continuait de feindre avec Herman ; sentant le besoin de se déguiser jusqu’à l’éclat qu’elle préparait, elle une lui parlait point de ses sentimens, et ne lui témoignait plus comme autrefois, que de la confiance et de l’intérêt ; elle lui déguisa qu’elle était instruite de son étourderie chez le sénateur, et notre bon jeune homme crut, que comme la scène ne s’était pas trouvée très à l’avantage du comte, il l’avait cachée soigneusement.

Cependant Herman n’ignorait pas que le colonel et sa fille allaient bientôt quitter Nordkoping ; mais plein de confiance dans le cœur de sa maîtresse, dans l’amitié du colonel et dans les promesses du comte, il ne doutait pas que le premier usage qu’Ernestine ferait à Stockholm de son crédit près du sénateur, serait de l’engager à les réunir incessamment ; la jeune Sanders ne cessait d’en assurer Herman, et c’était bien sincèrement son projet.

Quelques semaines se passèrent ainsi, lorsqu’on vit arriver dans Nordkoping,