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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/219

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tion, peut-être pourrai-je l’instruire de mon sort… on le lui cache sans doute !… peut-être pourrai-je la voir ; mais quoiqu’il en puisse arriver, je serai là, moins en but aux traits dirigés contre moi ; il est impossible que tout ce qui approche Ernestine ne soit épuré comme sa belle âme, l’éclat de ses vertus se répand sur tout ce qui l’entoure… ce sont les rayons de l’astre dont la terre est vivifiée… je ne dois rien craindre où elle est. Malheureux amans voilà vos chimères… elles vous consolent, c’est beaucoup ; abandonnons-y le triste Herman pour voir ce qui se passait à Stockholm parmi les gens qui nous intéressent.

Ernestine toujours dissipée, toujours promenée de fête en fête, était bien loin d’oublier son cher Herman, elle ne livrait que ses yeux aux nouveaux spectacles dont on tâchait de l’enivrer ; mais son cœur toujours rempli de son amant, ne respirait que pour lui seul ; elle aurait voulu qu’il partageât ses plaisirs, ils lui devenaient insipides sans