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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/247

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d’y reconnaître son neveu. Il arrive à l’endroit indiqué, personne ne paraît encore, il se promène ; en ce moment un inconnu l’aborde, sans armes, et le chapeau bas ; monsieur, lui dit cet homme, n’êtes-vous pas le colonel Sanders ? — Je le suis. — Préparez-vous donc, Sindersen vous a trahi, il ne se battra point contre le comte ; mais ce dernier me suit, et c’est contre vous seul qu’il aura affaire. Dieu soit loué, dit le colonel avec un cri de joie, c’est tout ce que je desirais dans le monde. Vous ne direz mot, monsieur, s’il vous plaît, reprend l’inconnu, cet endroit-ci n’est pas très-sûr, le sénateur a beaucoup d’amis, peut-être accourrait-on pour vous séparer… il ne veut pas l’être, il veut vous faire une pleine satisfaction… attaquez-donc vivement et sans dire un mot l’officier vêtu de rouge qui s’avancera vers vous de ce côté. Bon, dit le colonel, éloignez-vous promptement, je brûle d’être aux mains… L’inconnu se retire, Sanders fait encore deux tours, il distingue enfin au milieu des ténèbres