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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/253

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tiern parut, en apportant sa lettre ; il avait le coup-d’œil trop fin pour ne pas démêler sur mon visage que je venais d’être instruit de ses aventures… il me regarde. Monsieur, me dit-il en français, plaignez-moi ; des richesses immenses… un beau nom… du crédit, voilà les sirènes qui m’ont égaré ; instruit par le malheur, j’ai pourtant connu les remords, et je puis vivre maintenant avec les hommes, sans leur nuire ou les effrayer. L’infortuné comte accompagna ces mots de quelques larmes, qu’il me fût impossible de partager ; mon guide prit sa lettre, lui promit ses services, et nous nous préparions à partir, lorsque nous vîmes la rue embarrassée par une foule qui approchait du lieu où nous étions… nous nous arrêtâmes ; Oxtiern était encore avec nous ; peu-à-peu nous démêlons deux hommes qui parlent avec chaleur, et qui nous appercevant, se dirigent aussi-tôt de notre côté ; Oxtiern reconnaît ces deux personnages ; oh ciel ! s’écria-t-il, qu’est ceci ?… le colonel Sanders amené par le ministre de la