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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/255

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maux, d’ailleurs, réparent-ils les miens ? puis-je être heureux de vos douleurs ? votre détention acquitte-t-elle le sang que vos barbaries ont fait répandre ? je serais aussi cruel que vous… aussi injuste si je le pensais ; la prison d’un homme dédommage-t-elle la société des maux qu’il lui a fait ?… il faut le rendre libre cet homme, si l’on veut qu’il répare, et dans ce cas, il n’en est aucun qui ne le fasse, il n’en est pas un seul qui ne préfère le bien, à l’obligation de vivre dans les fers ; ce que peut inventer sur cela le despotisme, chez quelques nations, ou la rigueur des loix chez d’autres, le cœur de l’honnête homme le désavoue… Partez, comte, partez, je vous le répète, vous êtes libre… Oxtiern veut se jeter dans les bras de son bienfaiteur. Monsieur, lui dit froidement Sanders, en résistant au mouvement… votre reconnaissance est inutile, et je ne veux pas que vous me sachiez tant de gré d’une chose où je n’ai eu que moi pour objet… Quittons aussi-tôt ces lieux, j’ai plus d’empresse-