Aller au contenu

Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/26

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

touches au moment de découvrir le trésor, lui crie cette voix, et la fortune que tu tenteras avec lui, ne dépendra plus alors que de toi. Si l’aiguillon des remords t’eût pressé au milieu des flatteurs qui te corrompaient, s’il t’eût déchiré comme ces pointes qui te pénètrent maintenant, tes finances en règles, et tes trésors remplis, tu ne serais pas exposé aux maux que tu endures, pour en réparer les désordres… Avance, Rodrigue, qu’il ne soit pas dit que ta fierté t’abandonne, et que ton courage te trahisse, ce sont les seules vertus qui te restent ; mets-les en pratique, tu n’es pas loin du terme ». Rodrigue apperçoit enfin un peu de jour, insensiblement la route s’élargit, les pointes disparaissent, et il est à l’embouchure de la caverne, là s’offre un torrent rapide sur lequel il lui devient impossible de ne pas s’embarquer, puisqu’aucun autre chemin ne se présente.

Un léger canot se trouve prêt, Rodrigue y monte. Un instant de calme vient adoucir ses infortunes, le canal qu’il