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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/25

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ennemis plus dangereux que nous, et dont tu deviendras peut-être la victime ; avance Rodrigue, avance, les fleurs sont sous tes pas, suis cette plaine, encore six cents lieues, et tu verras ce qui est au bout… Infortuné, s’écrie Rodrigue, voilà bien le langage que ces cruelles passions me tenaient dans le monde, elles me flattaient, m’effrayaient tour-à-tour, et j’écoutais leurs malheureuses inspirations, sans jamais pouvoir les comprendre. Rodrigue avance, peu-à-peu le terrein s’abaisse, et le conduit insensiblement à l’entrée d’un souterrain à la porte duquel il trouve une inscription qui lui dit de pénétrer ; mais à mesure qu’il s’y introduit, le chemin se resserre, Rodrigue ne trouve plus qu’un passage d’un pied de largeur, hérissé de pointes de poignards, il en voit de suspendus sur sa tête, il est pressé par toutes ces pointes, à tout instant il se sent blessé, il est inondé de son sang, son courage est prêt à l’abandonner, quand une voix consolatrice l’invite à poursuivre « Tu