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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/35

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justifier tes crimes par les loix incompréhensibles de la nature ; ce qui te paraît désordre en elle, n’est peut-être qu’une de ses manières d’arriver à l’ordre ; ne tire de cette probabilité nulle espèce de conséquence en morale ; rien ne prouve que ce qui te choque dans l’examen de la nature, soit véritablement du désordre, et ton expérience te convainc que les crimes de l’homme ne peuvent opérer que le mal. — Et ces étoiles sont-elles aussi habitées ? de combien leur sphère augmente depuis que nous les approchons ! — Ne doute pas que ce ne soient des mondes, et quoique ces globes lumineux se trouvent quatre cent mille fois plus éloignés de la terre, que ne l’est le Soleil, il se trouve encore des astres au-dessus d’eux, qu’il nous est impossible d’appercevoir, qui sont peuplés comme les étoiles, et comme toutes les planètes que tu vois. Mais nous approchons du terme ; je ne m’élèverai plus, dit l’aigle, en redescendant vers la terre ; que tout ce que tu as vu, Rodrigue, te donne une idée de la grandeur de l’Éter-