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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/47

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chéri, et quels soins on prenait de son éducation.

Rien n’égalait la manière heureuse dont Antonio répondait à ces vues ; vif, pénétrant, plein d’esprit et d’intelligence, n’ayant d’autres torts qu’un peu trop de candeur et de bonne-foi, heureux défaut des belles âmes, très-instruit, d’une figure charmante, nullement corrompu par les mauvais exemples et les dangereux conseils de son père, brûlant du desir de s’immortaliser, enthousiaste de la gloire et de l’honneur ; humain, prudent, généreux, sensible, Antonio, comme on le voit, devait à bien des titres mériter l’estime générale ; et si quelque inquiétude naissait sur lui dans l’esprit de son oncle, c’était de voir un jeune homme aussi rempli de vertus, sous la conduite d’un tel père ; car, Louis, toujours dans les camps, Louis pénétré d’ambition, ne pouvant se charger qu’à peine de ce précieux enfant, l’avait laissé malgré tant de risques, s’élever dans la maison de Charles.

Qui le croirait ! le caractère méchant