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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/54

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à lui-même, il secouait avec horreur toutes les entraves de la mollesse, et retournait vaincre auprès de Louis.

Un motif plus puissant encore que l’ambition, entretenait dans le cœur d’Antonio le soin des mœurs et le goût des vertus ; qui ne connaît les ; miracles de l’amour !

L’intérêt des Pazzi s’accordait fort aux sentimens d’Antonio pour l’héritière de cette maison, également rivale des Médicis ; et pour fortifier le parti des Strozzi, et pour culbuter plus aisément les ennemis communs, on ne demandait pas mieux que d’accorder à Antonio, Laurence, cette héritière, dont notre jeune héros était aimé dès ses plus tendres ans, et qu’il adorait lui-même depuis que son jeune cœur avait su parler. Fallait-il voler aux combats, c’était des mains de Laurence qu’Antonio recevait des armes ; ces mêmes mains couvraient Antonio de lauriers, dès qu’il en avait su cueillir ; un seul mot de Laurence enflammait Antonio, il eut conquis pour elle la couronne du monde, qu’en la plaçant à ses