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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/55

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genoux, il n’aurait encore cru rien faire.

Laurence réunissant sur sa tête tous les biens des Pazzi, que de nouveaux titres acquéraient les Strozzi par ces liens ! ils furent donc décidés. Peu après, cette belle fille, qui n’avait encore que treize ans, perdit son père, et comme elle n’avait plus de mère depuis long-temps, que Louis, toujours à l’armée, ne pouvait se charger de cette précieuse nièce, on ne trouva rien de mieux que d’achever son éducation dans le palais de Charles, où plus rapprochée de son mari futur, elle serait à même d’acquérir les talens, les vertus qui pourraient plaire à celui dont elle allait partager le sort, et d’entretenir dans ce jeune cœur les sentimens d’amour et de gloire qu’elle y avait nourris jusqu’alors.

L’héritière des Pazzi est donc aussi-tôt conduite chez son beau-père, et là, voyant tous les jours Antonio, elle se livre, plus qu’elle n’avait fait encore, aux sentimens délicieux que les charmes de ce jeune guerrier avaient fait naître dans son cœur.