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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/64

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succombe… n’achève pas cependant ta conquête sans me prévenir… Dès que Laurence aura cédé… aussi-tôt que tu te seras rendu maître de sa personne, entraîne-là dans un de ces cabinets qui entourent mon appartement… tu m’avertiras… je serai témoin de ta victoire… Laurence, confondue, sera forcée de te donner la main… et si tout réussit… si tu sais joindre l’adresse à la témérité… ah ! cher Urbain, quel bonheur sera ta récompense.

Il était difficile que de tels discours ne produisissent pas les plus grands effets sur un enfant de l’âge et du caractère d’Urbain ; il se jette aux pieds de son maître, il le comble de remerciemens, il lui avoue qu’il n’a pas attendu jusqu’à présent à ressentir pour Laurence la flamme la plus vive, et que le plus beau de ses jours sera celui où cette passion se couronnera. Eh bien ! dit Charles, travailles-y, sois assuré de ma protection ; ne négligeons rien de ce qui peut assurer des desseins qui te flattent, et