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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/65

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qui font de même le plus doux espoir de ma vie.

Charles, malgré ce premier succès, comprit qu’il fallait mettre en jeu plus d’un ressort ; après avoir sondé plusieurs des femmes de Laurence, il démêla que celle dont il devait le plus attendre, était une certaine Camille, première duègne de la jeune Pazzi, et qu’elle avait près d’elle depuis le berceau. Camille était belle encore, elle pouvait inspirer des desirs ; il était vraisemblable qu’elle se rendrait à ceux de son maître. Strozzi, dont le suprême talent était la connaissance la plus profonde du cœur humain… Strozzi, qui savait que la meilleure manière de faire accepter la complicité d’un crime à une femme, était de l’avoir, n’attaqua d’abord Camille que dans cette première intention ; l’or, plus puissant encore que ses discours, la lui amena bientôt. Par un hazard des plus heureux pour Charles, l’âme de cette détestable créature était aussi noire, aussi perverse que celle de Strozzi ; ce que l’une enfantait, l’autre se faisait un