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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/69

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S’il est difficile de peindre la joie naïve de Laurence, en se trouvant au comble de ses vœux… l’excessif transport d’Antonio… le contentement de Louis, il l’est sans doute davantage d’exprimer la douleur de Charles, en voyant que toutes les démarches qui devaient assurer son crime, allaient devenir bien plus difficiles à présent ?… Laurence au pouvoir d’un époux, dépendrait elle aussi intimement de lui ? mais les obstacles enflamment les scélérats, Charles n’en devint que plus furieux, et jamais la perte de sa belle fille ne fut plus constamment jurée.

L’ascendant des Médicis l’emportant toujours dans Florence, il fallut donc qu’Antonio renonça aux douceurs de l’hymen pour aller combattre encore. Louis presse lui-même son neveu ; il lui représente qu’il ne peut se passer de lui, et qu’il n’est point de raisons personnelles qui doivent lui faire négliger les intérêts généraux.

Ah ciel ! je vous perds une seconde fois, Antonio, s’écria Laurence ; à peine