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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/83

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et pendant l’intervalle, Strozzi achève de préparer ses ruses. D’abord il console Laurence, il la flatte… et grâce à son art séducteur, il lui persuade que tout ce qu’il a fait, n’est que pour éprouver sa vertu, et la placer dans un plus grand jour… Quel triomphe pour ton mari, Laurence, quand il apprendra ta conduite… Ah ! ne doute pas, chère enfant, de l’extrême plaisir qu’elle m’a fait ; puissent tous les époux avoir des femmes qui te ressemblent, et l’amour conjugal, le plus beau présent de la divinité, rendrait bientôt tous les hommes heureux.

Rien n’est confiant comme la jeunesse, rien n’est crédule comme la vertu ; la jeune épouse d’Antonio se jette aux pieds de son beau-père, elle lui demande pardon de ce qui a pu lui échapper de trop violent dans sa défense ; Charles l’embrasse, et voulant encore mieux sonder ce jeune cœur, il demande à sa fille, si elle n’a point écrit à Antonio ; mon père, répond Laurence, avec cette candeur qui la fait adorer,…