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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/9

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ses compagnes, comme la rose au milieu des fleurs. Elle était fille du comte Julien, que Rodrigue venait d’employer en Afrique pour s’opposer aux négociations d’Anagilde ; mais la mort de dom Sanche et de sa mère, rendant les opérations du comte inutiles, il aurait pu revenir sans doute, et cela aurait eu lieu sans la beauté de Florinde ; Rodrigue n’eut pas plutôt apperçu cette créature enchanteresse, qu’il sentit que le retour du comte allait mettre obstacle à ses desirs ; il lui écrivit de rester en Afrique, et pressé de jouir d’un bien que semblait lui assurer cette absence, indifférent sur les moyens de l’obtenir, il fit un jour conduire Florinde dans l’intérieur de son palais, et là, plus empressé de cueillir des faveurs, que de s’en rendre digne, Rodrigue heureux, ne songe plus qu’à d’autres larcins.

S’il arrive à celui qui outrage d’oublier promptement ses injures, celui qui Vient d’en souffrir, jouit au moins du droit de se les rappeller.

Florinde au désespoir, ne sachant