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Page:Sade - Les crimes de l'amour, Nouvelles héroïques et tragiques, tome 3, 1799.djvu/10

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comment instruire son père de ce qui vient de lui arriver, se sert d’une ingénieuse allégorie que nous ont transmis les historiens, elle écrit au comte : que la bague dont il lui a tant recommandé le soin, vient d’être rompue par le roi lui-même ; que s’étant jeté sur elle le poignard à la main, le prince avait brisé ce bijou dont elle déplorait la perte, et qu’elle sollicitait la vengeance, mais elle expire de douleur avant la réponse.

Cependant le comte avait entendu sa fille : il était repassé en Espagne, il avait imploré ses vassaux. On lui avait promis de le servir, et de retour en Afrique, il intéresse les Mores à la même vengeance ; il leur dit qu’un roi capable d’une telle horreur, est sûrement facile à vaincre, il leur prouve la faiblesse de l’Espagne, il leur peint sa dépopulation, la haine des sujets pour leur maître ; il fait enfin valoir tous les moyens que lui suggère son cœur vivement ulcéré, et l’on ne balance pas à lui être utile.

L’empereur Muça qui régnait pour-