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Page:Saint-Point - L’Orbe pâle, 1911.djvu/43

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Mais mon armée se cabre et rue. Je la forcerai au silence et à l’immobilité, à la paix, pour la seule joie de dominer.

Et la caravane de mes rêves n’entendant plus les bruits de guerre, et sentant dominée sa fatale ennemie : l’Action, retournera par la route blanche aboutissant à moi, que la lune trace sur la mer qui se traîne à mes pieds. Et avec moi elle attendra. Tandis que les grands chameaux mélancoliques, du désert mélancolique, qui portaient mes rêves, profileront leurs ombres fantastiques sur la terrasse, blanche sous la lune ; ombres résignées, vivantes cariatides soutenant l’Attente.