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Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t2, 1878.djvu/520

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PORT-ROYAL.

Quant à M. Domat, tout petit-neveu qu’il était du Père Sirmond, il entra, moyennant son compatriote Pascal et sur son exemple également, en relation étroite avec notre monastère ; il se montra digne en tout de cette qualité d’ami, et il orne avec convenance les dehors de la maison par le caractère sensé et lumineux de ses ouvrages, par la réforme qu’il apporta dans la jurisprudence, et qui répond assez exactement, on l’a indiqué, à celle qu’Arnauld pratiqua dans la théologie, et Boileau dans la littérature. Domat, l’auteur des Lois civiles dans leur Ordre naturel, le Restaurateur de la raison dans la jurisprudence, selon l’expression de Boileau même, le devancier enfin et le maître de Daguesseau, Domat, nous le retrouverons, est un allié fait pour l’être, un correspondant des plus honorables et sortables. Pascal donc le procura.

Mais c’est assez parler des services indirects : il est temps, sans plus tourner, d’en venir au principal résultat et au plus célèbre. Nous abordons les Provinciales.



FIN DU DEUXIÈME VOLUME.

    Tallemant l’histoire des pères, des grands-pères et des mères, on est renversé du contraste des générations : on comprend mieux alors tous ces jeûnes et tous ces repentirs. Le cloître paye pour le monde. « La prière et les sacrifices, a dit Pascal parlant des morts, sont un souverain remède à leurs peines. »