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Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t3, 1878.djvu/187

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LIVRE TROISIÈME.

culée, où toutes les circonstances de l’attouchement avec les suites sont également relatées, et encore plus précises. C’est à trois heures de l’après-midi, heure finale de la Passion, que la chose avait eu lieu par l’un des instruments de la Passion : « Tous les enfants y allèrent (à la Relique) l’une après l’autre. Ma Sœur Flavie, leur maîtresse, voyant approcher Margot, lui fit signe de faire toucher son œil, et elle-même prit la sainte Relique et l’y appliqua sans réflexion.… » L’enfant, comme on voit, s’appelait Margot sans façon avant le miracle ; elle s’appela Marguerite après, et devint d’emblée une personne. Auprès des saints du parti, désormais, elle ne comptera pas moins que Blaise.

Bon gré, mal gré, il nous faut pourtant discuter cette affaire ou du moins l’éclaircir un peu. C’est un contretemps au plus fort et au plus beau des Provinciales, de rencontrer ainsi le miracle de la Sainte-Épine. Les Jansénistes y voyaient le triomphe de leur cause : j’y vois surtout l’humiliation de l’esprit humain.