Aller au contenu

Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t3, 1878.djvu/188

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
178
PORT-ROYAL.


XII


Suite du miracle de la Sainte-Épine ; aperçu d’explication physique. — Gui Patin sur la valeur des témoignages. — Faux air d’authenticité. — Les miracles à la suite. — Impression sur Pascal. — Son vrai cachet restitué. — Répit donné à Port-Royal. — Digression sur Retz. — Dernier mot sur ses relations avec Port-Royal. — M. de Saint-Gilles à Paris et à Rotterdam. — Conclusion sur la Sainte-Épine. — Marguerite Périer et Massillon.


En fait, et à réduire les phénomènes mentionnés (on me dispensera d’énumérer les plus répugnants), à ce qu’ils peuvent signifier en bonne médecine, en bonne pathologie, la petite Marguerite avait non pas précisément une fistule, mais une tumeur lacrymale causée par l’obstruction du canal des larmes : quelques termes techniques sont absolument nécessaires. De plus cette obstruction était évidemment incomplète, puisque, si l’on pressait la tumeur, une partie de ce qu’elle contenait sortait, comme cela se doit, par l’orifice inférieur du canal. Les rapports anatomiques des fosses nasales et de l’arrière-gorge avec le conduit lacrymal permettent de rendre compte des divers accidents, dont les chirurgiens du temps avaient l’air de s’étonner plus qu’il n’était besoin. Rien ne prouve le moins du monde qu’il