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Page:Sainte-Beuve - Port-Royal, t3, 1878.djvu/585

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LIVRE QUATRIÈME.

sait presque rien en réalité, et il est vraiment singulier qu’un collaborateur aussi actif, un auteur et traducteur qui représente autant que personne le côté littéraire des Petites Ecoles, et à qui nous avons pu emprunter si utilement pour le détail des préceptes, n’ait pas obtenu le moindre article dans les Necrologes. Barbier, dans sa Notice sur Guyot, en a suggéré une raison assez plausible. Par une dédicace de 1666, placée en tête du Recueil traduit des plus belles Lettres de Cicéron, Guyot, (sous le nom de Le Bachelier) s’adresse à Messeigneurs de Montbazon, étudiants chez les RR. PP. Jésuites au Collège de Clermont, et il fait l’éloge de cette École célèbre que la piété a consacrée à la science et à la vertu. Évidemment Guyot n’a point persévéré. Connu à titre d’excellent précepteur, il se sera attaché, après la dispersion des Écoles et peut-être avant, à des enfants de grande maison, et il les aura suivis dans la terre étrangère, gardant de ses premiers amis les méthodes d’enseignement plutôt que l’exacte et délicate morale. C’était, en effet, choisir singulièrement cette date de 1666, qui est celle de l’entier abaissement de Port-Royal, pour venir apporter son hommage au Collège de Clermont triomphant. Quel est donc le juste qui porterait l’offrande à Samarie pendant la captivité de Sion ? Guyot est de Port-Royal par bien des endroits ; il n’en fut point par un seul, — la fidélité au malheur et à la vertu dans la persécution. C’est ainsi que son nom a mérité d’être rayé sans appel de la liste des amis de la Vérité.

Le bon Coustel, en cela, fut bien différent. Né à Beauvais la même année que M. de Beaupuis (1621), et plus jeune d’un mois environ, il semble l’avoir suivi comme à la trace, autant qu’un vertueux laïque pouvait imiter un saint prêtre. Après la destruction des Écoles, il devint le précepteur des neveux du cardinal de Furstemberg, et c’est à ce prélat qu’il a dédié ses Règles de l’Éducation