Page:Sardou - Le Roi Carotte.djvu/68

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TRUCK.

On le dit !

GURGÈS.

Comme c’est commode et gracieux ! (Il le met sur sa tête. Les Pompéiens se tordent de rire.)

TRUCK.

Toi, tu te moques de moi, je vais t’humilier !

GURGÈS, touchant la cravate, le justaucorps et l’habit de Fridolin

Et ça ! Et ça ! Et ça ! Ce tas de chiffons !

TRUCK, tirant son mouchoir.

Sans parler de celui-là ! que je vous défie bien de montrer ! (Il se mouche. Tous le regardent avec étonnement.) Oui ! oui ! Faites-en donc autant ! (Triomphant.) Ils n’ont pas de mouchoirs ! Je m’en étais toujours douté !

ROBIN.

Ah çà ! maintenant que nous nous sommes suffisamment moqués les uns des autres… si nous causions un peu du motif… (Il est interrompu par des sons de trompettes.)

TOUS.

Pansa !

ROBIN.

Voici l’édile ! (Mouvement de la foule.)


Scène IV.

Les Mêmes, PANSA.

(Il est porté sur une riche litière par six esclaves, précédés de trompettes et d’affranchis. Porte-parasols et porte-coussins. Soldats en tête, rangeant la foule. Clients derrière lui.)

TOUS.

Gloire à Pansa !

PANSA, mettant pied à terre.

Salut, Pompéiens ! Mais que faites-vous, au lieu de courir aux jeux ? Et quels sont ces hommes ? (Il descend.)

CORINNE.

Des étrangers, édile !… Admire le plus grand !…

PANSA.

Et comment sont-ils venus de si loin ?…

ROBIN.

Oh ! nous avons, nous autres barbares, des procédés à nous… pour voyager sans chevaux !…