Page:Say - Olbie.djvu/86

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public ; aussi-tôt que l’un de ces magiciens fait mal son métier, la pièce ennuie et tombe. Or il est difficile d’offrir à un peuple nombreux, rassemblé pour une cérémonie nationale, un amusement aussi vif que celui qui résulte de l’ensemble des talens de plusieurs artistes qui ont mis en jeu toutes les ressources de leur industrie et tous les genres de séduction. Il ne reste donc au magistrat qui ordonne les fêtes publiques, que la ressource de mettre en scène les spectateurs eux-mêmes, de faire en sorte que chacun d’eux se regarde comme personnellement intéressé à l’effet de la représentation ; autrement il ne donnera pas une fête, mais un spectacle plus ou moins ennuyeux.

Les Olbiens présumant donc que si l’on faisait voir au peuple des processions sans ordre, que même il verrait mal ; que si on lui tenait des discours qu’il n’entendrait pas, il n’aurait pas grand goût pour les fêtes nationales, cherchèrent à le captiver d’une