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Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/249

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mente rapidement sans que les prestations s’accroissent. Il y existe toutes les calôgories de possesseurs  : hérodilalrcs, à vie, ou pour un certain nombre d’années. Dans plusieurs pa^s, les croisades favorisi-nt, sous imaucoup de rapports, le relèvement dô leur condition, i’resiiue partout, on rencontre uni  ; forte classe de paysans pleine de ])uissance pour les grands travaux de colonisation et d’expan- sion. U’autre part, la colonisation et l’expan- sion contribuent à les élever, et il est parfois diflicile de distinguer ici les ell’ets et les causes. En Angleterre, c’est surtout dans le xiu" siècle que les villains deviennent des ropijfiolders héréditaires payantdes redevances iixes. Mais, certes, il y a toujours beaucoup de dillérence entre les divers pays. En Pologne, le mot km qui désigne une ferme paysanne ordinaire est le même mot qui en allemand signifie dépendance féodale, Lehn, également employé pour désigner les fermes en Silésie et Moravie  ; ces fermes sont toujours dans une situation dépendante. La Hollande et plus tard les Flandres excellent déjà dans les XI* et xn’= siècles, par leur belle liberté, qui n’est pas sans rapports avec le dévelop- pement industriel. Dans tout le Midi de l’Eu- rope, la règle est que les paysans deviennent libres.

Le peste noire de 1347 à 1348, détruisant en moyenne un tiers, et, en Angleterre, d’après quelques auteurs, la moitié même de la po- pulation, améliore la situation des survi- vants, mais donne aussi plus d’importance au maintien des droits sur le travail des paysans. Les conséquences en ont été no- tables, bien qu’on ne soit pas encore d’ac- cord sur les causes qui amenèrent bientôt des lois et des coutumes nouvelles relati- vement à la liberté des paysans.

8. Réaction et servage sous la monarchie absolue.

Une réaction accompagnée d’une plus grande dépendance, "Jsouvent un nouveau servage, caractérisent la période de la monar- chie absolue. Les nombreuses insurrections pavsannes, qui, â la fin du xv^ et dans la première moitié du xvi" siècle, éclatent dans de grandes parties de l’Allemagne, et se répandent, après avoir pris naissance.dans le Sud-Ouest, sur le Centre et le Nord-Ouest, en Autriche et en Hongrie, en Danemark, en Angleterre, ne réussissent pas. Elles ne sont pas nécessairement le résultat d’une oppres- sion plus grande  ; elles peuvent être aussi la conséquence d’un mouvement du progrès, comme la réforme religieuse  ; mais, en tout cas, on en profite pour priver les paysans de leurs droits de propriétaires ou même de la


liberté personnelle. En Danemark, des mil- liers de paysans sont punis de leur rébellion par la perte de la propriété  ; et la tentative d’un roi bourgeois, Cliiistian II ou le Tyran, pour renilnj aux tenanciers leur liberté per- sonnelle, est entravée. En Allemagne, les paysans deviennent généralement adscripticu (jlebœ. Les guerresreligieuses achèvent le jdus souvent d’empirer leur situation. En Angle- terre, dès l’époque dcsTudors, il se déveloi)pt’, par l’agrandissement des fermes et malgré des lois assez dures dirigées contre les ouvriers agricoles (tarifs de salaires, lois contre le vagabondage, etc.), une forte classe moyenne et une véritable liberté des personnes et des propriétés. Sur le continent, si l’on excepte les pays calvinistes et républicains de la Hollande et de la Suisse, la règle est que les princes privent les nobles de leur pouvoir politique, mais leur laissent, parfois même en les accroissant, leurs privilèges et leurs pouvoirs sur les paysans.

La situation est cependant très dilTérente selon les diverses contrées. Dans l’ouest de l’Allemagne, comme en France, le servage est le plus souvent plutôt une forme qu’une réalité. Souvent, les droits que le proprié- taire noble possède sur les paysans, il les possède surtout comme magistral et, d’autre part, il ne peut demander que des redevances fixes  ; il est Grîmci/im-, possesseur de certains droits sur les terres, plus que Giitsle^itzcr, propriétaire réel. Cette situation est celle de l’Allemagne du Sud-Ouest et du Centre  ; elle est aussi en partie celle du Nord-Ouest, où les paysans ont, le plus souvent, le. Vej>/Tec/i<, sorte de fermage ou possession héréditaire. Les Rittcr<jut>ibcsitzer quittent même le plus souvent, à la fin du sviii<= siècle, la campa- gne pour la ville. Ce qu’on appelle Lciici- (jenschaft, plus souvent Erbuntcrtfuiniykcit, servage, n’est plus quelquefois ici (ju’une forme de redevance, surtout en cas de décès. 11 y a cependant de grandes différences, selon les différents territoires  ; dans quelques-unes des parties de l’ancien évèché d’Osnabriïck, parexemple, la dépendance est considérable, notamment en ce qui concerne les droits du seigneur à l’héritage de la propriété mobi- lière  ; mais, en général, dans l’ouest et le sud de l’Allemagne, l’état des personnes est amoindri et elles sont lourdement grevées, sans qu’il faille voir un réel état de servage dans cette dépendance.

A l’est de l’Elbe, il en va différemment. Le grand propriétaire cultive lui-même une ou plusieurs grandes fermes, etdésire utiliser, pour cette culture, le travail des paysans  ; il a le plus grand intérêt à le retenir comme adfcriptus gUbse, an der SchoUc gebunden  ; la


RURALES (