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Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/252

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CLASSES)


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RURALES (CLASSES)


les jR)’i"AA-af/(cn,plus petits encore  ; CCS derniers comprenant de petites terres dans les champs qui ne font pas partie de la communauté. Il y a dans d’autres régions des possessions ana- logues, avec de petites terres, ou, plus souvent, seulement avec certains droits de pâtu- rage, etc. La masse des petites propriétés a été cependant d’ordinaire établie après la période d’émancipation.

En Allemagne, l’existence et la situation des ouvriers agricoles sont en général étroite- ment liées au sj’slèmc terrien {\. Colonisation anciemic en villages ou en fermes isoU’es). Dans l’Ouest et le Centre, où les anciens champs communs sont morcelés, même comme pro- priétés, depuis les anciens temps, il n’y a pas beaucoup de différence entre les ouvriers et les plus petits propriétaires ou fermiers. Là où il y a des fermes isolées, dans l’Alle- magne à l’ouest du Weser et dans les monta- gnes du Sud, les ouvriers forment plus d’une classe particulière. Là aussi, ils pos- sèdent le plus souvent de petites terres, notamment dans les montagnes ainsi que dans des régions peu fertiles, là, par exemple, où existent des landes. Lauteur de cet article a pu noter, dans plusieurs pays, une diffé- rence dans l’apparence des enfants, selon qu’ils habitent des régions riches au lieu de régions pauvres de landes ou de montagnes. Cette différence ne s’exerce pas au profit des premiers, qui, à cause de la valeur de la terre, n’ont pas, comme les seconds, la pos- sibilité de faire paître une vache  ; aussi les joues des enfants, dans les régions plus pauvres, sont-elles plus rouges et plus saines que dans les contrées plus fertiles.

En Allemagne, une région intermédiaire est, sous le rapport de la situation ouvrière, formée par les districts du Nord-Ouest qui sont à l’est du Weser  ; là il existe des villages, qui n’ont pas eu à subir l’énorme mor- cellement des villages de l’Ouest  ; la situation des petits possesseurs de ces pays, Hcuslercn, Kàthner, Brinksitzen, etc., ne parait générale- ment pas mauvaise. Ils sont souvent en rela- tions de famille avec les propriétaires des fer- mes paysannes et sont bien loin d’appartenir au prolétariat. Eu général, les ouvriers ontune moins bonne situation dans les provinces de l’Est anciennement slaves, à grandes fermes, où ils possèdent moins fréquemment des terres. Dans ces provinces, les salaires sont des plus bas  ; la nourriture est souvent moins bonne  ; et la moralité elle-même laisse encore plus à désirer. Cependant il est digne de remarquer que le salaire est plus élevé dans la Nouvelle Poméranie extérieure et dans le Holstein de l’Est, où il y a un très grand nombre de très grandes fermes, que


dans les provinces où la proportion des paysans qui sont propriétaires est plus con- sidérable. La classe ouvrière profite particu- lièrement de nouvelles cultures avantageuses et exigeant beaucoup de main-d’œuvre, telles que celles de la betterave à sucre, dans la Saxe prussienne. Dans d’autres con- trées, dans rÂllemagne occidentale notam- ment, les petits propriétaires s’occupent en même temps de l’industrie, comme de la fa- brication de cigares. En comparant les diffé- rentes contrées de l’Allemagne, les chiffres prouvent que, nulle part, la situation des ouvriers n’est meilleure, nulle part, leur salaire plus élevé, que là où l’on a vécu en dehors de la perpétuelle entremise des gou- vernements allemands, c’est-à-dire en Alsace- Lorraine et dans le Slesvig et le Holstein.

Les pays de la monarchie habsbourgeoise offrent des exemples de très bas salaires et d’une situation en général très précaire pour la dcrnièi’e classe. Dans la plupart des éléments qui la composent, une des causes en sera sans doute donnée par le fait que la classe supérieure appartient à une autre nationalité que le peuple et qu’il y a, en partie, grâce à ce fait, disette d’une classe moyenne. C’est là une des raisons qui con- tribuent le plus à entraver le développement de la classe inférieure  ; il n’y a pas d’éche- lons intermédiaires qui l’aident à monter plus haut, et elle subit bien moins Fintluence de l’intelligence et de la volonté qu’exerce en général une classe moyenne. Ceci a aussi été un des plus grands malheurs de l’Irlande. En effet, les salaires sont des plus bas dans beaucoup de régions de la monarchie aus- tro-hongroise. La Galicie et notamment sa partie orientale, peuplée de Ruthènes et de Valaques, ainsi que d’autres contrées habitées par les Valaques en Hongrie et en Transyl- vanie, sont au nombre des pays, à côté de la Russie et à côté de certaines régions de l’Italie et de l’Espagne, où la généralité du peuple se rapproche le plus d’un prolétariat d’ouvriers sans ouvi-age et sans terres suffi- santes pour les occuper. La possession de petites terres devient ici une calamité, parce qu’elle retient précisément le peuple dans des endroits où il ne trouvera pas de travail.

Dernièrement le nombre des serviteurs qui vivent dans les maisons des cultivateurs, a souvent diminué, en Angleterre de 1820 à 1830, plus tard en Allemagne, dans les pays Scandinaves et ailleurs. Sous ce rapport, il y a encore de très grandes différences entre les différents pays. Autrefois, commenous l’avons déjà constaté, c’était, dans beaucoup de con- trées, une obligation pour les enfants des paysans de servir pendant un certain nombre


RURALES (