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Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/253

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CLASSES) — 239

d’années chez les maîtres {Gc$!ndezwanrj), Voyez aussi le (itheloppcmcnl de toute la h’^’ishition sur les lehilioas (Mitre serviteurs et luailres. Souvent, un grand nombre de serviteurs ou ouvriers qui s’établissent pour leur propre compte ont obtenu de petits champs, et c’est une des causes heureuses de l’énorme accroissement de la troisième classe des terres, accroissement bien diffé- rentdu morcellementquenous avons constaté là où le travail fait défaut.

Les Ktals-Unis sont, avec quelques colo- nies anj^laises, le pays où il existe le moins une classe inférieure. La population tout entière tend à ne former qu’une grande classe moyenne. Dans certains des pays de l’Europe orientale, la grande masse du peuple tend à devenir une dernière classe  ; dans les nou- veaux pays anglo-saxons, c’est, au contraire, celle-ci c[ui disparait au profit de la classe supérieure. La faculté que cliaque individu y trouve d’ac(iuérir une ferme contribue à cotte tendance. Cette facilité n’a pas été due aux lois libérales que l’Union américaine avait établies pour cette acquisition (par le droit, encore en usage, de homcstead, acqui- sition gratuite après une occupation de cinq années ou acquisition, moyennant une somme modique, après une occupation d’une seule année, et par les droits, maintenant abolis de prticmplion, droit d’achat après occupation de la terre, en dehors du homesteud, et de timbcr- clabn, aciiuisition après plantation d’arbres). Cette législation (V. Homcstead) constitue plutôt un empêchement, en ce sens qu’elle permet d’accaparer la terre aux dépens des véritables cultivateurs. La véritable facilité à s’établir est due plutôt à l’extension des chemins de fer et surtout au remarquable développement personnel de ce nouveau peuple, développement qui lui permet de changer déplace et de transporter facilement son habitation à des centaines de lieues, tandis que la plupart des autres populations agricoles ressemblent aux plantes, qui nais- sent, croissent et meurent au même endroit. Là où ce caractère plein de force et orienté vers le progrès se manifeste le moins, c’est là où l’on rencontre d’autres races, soit des nègres, soit des immigrants européens ap- partenant à des nations arriérées, et qui n’ont pas encore été assimilées par la société américaine. Il en est de même là où des po- pulations cependant américaines ont une origine moins heureuse que celle de la plu- part des États du Nord et se sont immobili- sées dans un état particulier de sauvagerie. En Europe même, certains cas peuvent être rapprochés de ce qui se passe dans les colonies américaines et exercent une influence ana-


RURALES (CLASSES)

loguesur la dei-nièrc classe. Citons la coloni- sation dans les forêts delà Suéde septentrio- nale (dont nous rend compte iM. IL Forssellj et dans la Eiulande  ; citons encore la con- ipiête des bruyères jutlandaises (pii repré- sentent presijue une nouvelle piovince, par de tout jtetits |iropriélaires danois  ; peut- être aussi celle di ;s Laiidt^s françaises et d»  ; la C.’impine belge et les MaorluAonicn (colonies sur des tourbières) dans le nord de l’Alle- magne et dans la Hollande. Pour une telle nxpansion,il n’est pas une contrée de l’ancien monde qui offre rien de comparable à cer- taines régions de la Hussie et surtout de la Sibérie méridionale  ; il y aurait, dans ces territoires, si on savait les utiliser, comme une autre Amérique.

Une autre influence bien plus considérable (jue la colonisation intérieure sur la basse classe, chez plusieurs des nations du nord de l’Europe, ainsi que chez les Basques de la France, est exercée, là aussi, par la colonisa- tion américaine. Il suffit de relever ce fait ([ue, dans plusieurs de ces pays, on compte entre 1/5 et 1/6 des jeunes gens qui s’expa- trient aux États-Unis, le plus souvent pour y acquérir des terres dans l’Ouest, après avoir travaillé pendant quelques années sous les ordres d’autrui. Il y a la comme un allége- ment, apporté au corps social, qui contribue, en quelque sorte, à vivilier la classe ou- vrière et à en élever l’esprit. La grande diffé- rence qui existe entre la vie si large dans les pays neufs et la vie rendue si étroite dans presque toute l’Europe par une admi- nistration poussée à outrance, a trouvé sa meilleure expression, peut-être, dans ce pro- pos il’un ouvrier qui, sur les quais de Brème, à un officier prussien plein d’étonnement et de regret en regardant la foule des émi- grants, répondait  : « Faites de l’Amérique une Prusse  ; alors on cessera d’émigrer. »

10. Distribution des terres des divers pays.

(Irunde Brctafinc. — Irlaii.l.’. — France. — Allemagne, à l’est de l’Klbo, le uord-oueit do lAllemagne, le sud et le centre de l’Allemagne, !a Forèt-.Noire, la Bavière propre, l’AUemagneilansson ensemble. — Hollande. — Belgique. — Suisse. — Danemark. — Suède. — Norvège. — Finlande. — Autriche, la région du Sud, les pays allemands des Alpes, la partie septentrionale, Galicie. — Hongrie. — Le .Midi  : Itilie, Espagne, Portugal. — Grèce. — l’énln- sule des Balkans, Serbie, Bosnie, paysans bulgares, Roumanie. — Russie, Pologne, Provinces balliqnes. — Paysans orientaux. — Etats-Unis.

La société rurale de la Grande-Bretagne a été traitée dans l’article Grande-Bretagne, l’économie rurale de la Grande- Bretagne.^ons y avons expliqué sa composition particulière  : d’une part, de très grands propriétaires qui ont dépensé beaucoup d’activité et encore


RURALES (