Aller au contenu

Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/263

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

RALES (CLASSES) —  :

on ne comptait que un quart ou 2t> p. 100 Ju total. Surcc quart, suit 100 niilliouscnviroiidc ilossiatincs, SO p. 100 ai)parti’nai(nt, en 1882, à ll.’iOOO nobles, (jui ])usséclaient chacun en moyenne 038 hectares  ; 1 1 p. lOU a i :tO0O in- dividus enregistrés comme commurçants, et jtossédant cliacun une moyenne de 7" ;i hecta- re<  ; 2 \>. 100 à ;i8 000 autres bourgeois avec une moyenne, par personne, de 33 hectares  ; et enlin 5,4 p. 100 seulement à 273 000 paysans qui possédaient en dehors des communautés des villages, 18 hectares en moyenne par personne. Lors de l’abolition du servage, en 1861, il fut donné à chaque «âme «ou homme adulte une terre variant entre 3 et 7 dessia- tines ou hectares dans le Nord  ; entre 2 hectares 3/4 et hectares dans la zone de la terre noire  ; entre 3 et I2liectaresdans les steppes du Sud  ; entre 2 hectares 3/4 et 4 hec- tares 1/2 dans la i)etite Russie  ; entre 3 et 4 dessiatines le plus communément pour la grande majorité des paysans. Les grands propriétaires gardèrent au moins un tiers des terres. La noblesse russe est plus une hiérarchie de fonctionnaires qu’une noblesse rurale  ; lors de l’émancipation, 1/4 seulement des nobles restaient sur leurs terres  ; les 3/4 vivaient ailleurs soutenus par Vobrok ou redevance des paysans. Pour indiquer leur richesse, on cite le nombre de serfs que jtossédaientles nobles a l’époque de la libéra- tion  : 80000 possédaient de 1 à 100 serfs, et parmi eux 43 000 en possédaient plus de 22  ; 36 000 en possédaient de 22 à 100  ; 22 000 in- dividus, dont la fortune était regardée comme moyenne, en possédaient de 100 à 1000  ; 1400 très grands propri’’taires en possédaii’ut iOOO ou plus  ; le nombre total des possesseurs de serfs s’élevait à 103 000. Un certain nombre de grands propriétaires essaient aujourd’liui de cultiver de grandes fermes, en prenant modèle sur l’Allemagne du Nord  ; ils obtien- nent des succès variables. Il est maintenant admis que la communauté de village, qui se fonde sur le principe de donner une terre à chaque « àme », aboutit à un morcellement exagéré et funeste. On se idaintqueles terres sont accaparées par un élément capitaliste, les koulaks ou « mangeurs du mir »  ; il est probable qu’il y a là le début de l’existence d’une classe moyenne. Nous parlerons plus loin de la situation des paysans en parlant de la grande réforme de 1801 . En Polojne, il n’y avait presque pas de paysans propriétaires avant la nouvelle législation. En 1874, 1.3 des terres, 4 716 000 dessiatines, a])partenait aux paysans  ; 3 681 000 dessiatines appartenaient aux nobles.

Dans les prûiinces baltiqiies, on a donné, pour les propriétés de la noblesse allemande,


>49 —


RURALES (CLASSES)


sur un total de 8 millions et demi de dessia- tines, le chidie de 6100 000 dessiatines, l’État ]»ossédant un inillion et demi de dessiatines et les paysans ne possédant que 1/10 des terres. Là, comme dans les autres pays sur les côtes de la IJaltique, la l’oiin’ranie suédoise, lu MecUlenibourg et le iiolstein oriental, ••taitnt créées principalement de grandes fermes seigneuriales. D’autre part, on a récemment signalé comme ayant été vendus aux paysans 4/5 des fermes paysannes qui restaient dans laCourlande, 2/3 de celles qui restaient dans la Livonie et 1/4 de celles de l’Esthonie, où le mouvement de réforme est plus récent. Les paysans, en possession de grandes fermes, cultivent relativement bien même comme fermiers.

Les paij sans orientaux offrent des exemples d’une culture où les cultivateurs se trouvent presque toujours dans la misère. L’Egypte, les Indes, Java, l’Iiido-Chine, la Chine, même le Japon peuvent offrir des exemples de culture entreprise avec beaucoup de soin et même, sous certains rapports, d’habileté. .Mais le sort du cultivateur y est presque toujours misérable, et, presque toujours, ses maîtres, ceux qui possèdent le pouvoir, lui ont pris tout ce qu’il était possible de lui prendre. Le régime européen tâche de protéger les culti- vateurs et de leur assurer une meilleure forme de tenure  ; mais, souvent, il faut se contenter de les sauver de la famine. (Voyez pour les Indes, en ce qui concerne l’étendue des exploitations. Colonisation ancienne en rilUujes ou en fermes isolées). Au Japon, il a fallu, en 1873, délivrer les cultivateurs de l’oppression d’un pouvoir qui était exercé par une classe féodale. Leurs redevances, que maintenant ils paient directement à l’État, sont cependant toujours très élevées, et montent souvent à un tiers du produit brut. Les très petites cultures y demeurent presque toujours la règle. En 1886, 5 millions et demi de familles s’occupaient d’agriculture et représentaient 71 p. 100 de la jtopu- lation  ; sur ce nombre, on en comptait comme propriétaires 57 p. 100  ; 43 p. 100 comme fermiers. La moyenne des terres pour chaque cultivateur n’atteignait que 78 ares. En ce qui concerne la principale culture, celle du riz, il est de règle que le produit en soit partagé entre le cultivateur et le propriétaire. Le Japon offre un nouvel exemple de l’extrême difficulté ([iii existe à transformer subitement une population depuis longtemps dépendante et opprimée  ; comme en Roumanie, les cul- tivateurs succombent immédiatement sous le pouvoir de l’usure et l’on a même, dans leur intérêt, proposé sérieusement de réin- troduire le système de grands propriétaires.


RURALES (