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Page:Say et Chailley-Bert - Nouveau dictionnaire d'économie politique, supplément.djvu/59

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raison. « L'augmentation de la Cité procède en partie de la vertu générative des hommes, en partie de la vertu nutriliic de la Cité elle- même  ; la générative reste toujours la même, (le sorte «luo s’il n’y avait pas d’autre empéchement, la propagation des hommes s’accroitrait indéfiniment. Si elle n’avance pas, cela tient au défaut de nourriture. » La multiplication du genre humain s’arrête « quand les fruits de la terre et l’abondance des victuailles ne comportent pas un plus grand nombre d’hommes ». La conclusion pratique que Botero tire de cette constatation, c’est que ’< la subsistance devant se tirer de la banlieue de la cité ou de l’étranger, il faut en faire venir de loin, si l’on veut que la cité se développe ». Il est ainsi amené à avoir des idées très libérales au sujet de l’importance de l’industrie, du commerce en général et du commerce avec l’étranger en particulier.

Bibliographie.

Les œuvres «îcouoTiiiques de Botero n’ont pas été recueil- lies dans la collection Cu>todi. Ou eu trouvera l’iinalyse et de nombreux extraits dans Gobbi V /^conomia politica negli Scrittori Italiani del secoto XV/-XVII, (pp. 07-86 (Milan 1889). — Voir aussi C. Gioda, Vita e Opère di Giovanni Botero, 3 vol. Milan, 1895.

BOXHORN (Marcus Zuerius), né en 1612 à Bergen op Zoom, fut professeur de rhétorique et d’histoire à l’Université de Leyde, où il mourut en i(j’6’i. Il n’a écrit qu’un seul ou- vrage exclusivement économique, sa Disser- talio de Trapezitis, vulgo Lomjobardis, qui in foederato Belgio mensas fœnebres exercent (1640) ; mais dans ses Inslitutiones Politicae, ses Disquisitiones Politicae, i. e, 60 casiis po- litici ex omni histovia selecti et son Commen- lariolus de Statu confoederatarum proùnciarum Hclyii (tous parus en 16o0), il aborde l’étude de la plupart des questions économiques, qui agitaient les Provinces-Unies des Pays- lias. Il distingue nettement entre la théorie et la pratique ; les Institutiuncs sont consa- crées à la première, les Disquisitiones à la seconde et le Commentariolus à l’application spéciale à la Hollande. Enclin à accorder des pouvoirs étendus à l’État, à approuver eu pratique la réglementation restrictive des corps de métiers, bien qu’en théorie il n’ad- mette de monopoles que ceux accordés aux compagnies de commerce avec les colonies, Hoxhorn se déclare cependant partisan en principe de la liberté commerciale  ; il vou- drait voir conclure avec les États étrangers


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des conventions stipulant la liberté réci- proque. H est un des rares théoriciens finan- ciers de son époque et ses idées sur l’impôt forment un ensemble cohérent  : l’impôt doit être modéré et tenir compte des facultés des citoyens ; sa perception ne doit pas donner lieu à des ve.xations inutiles ; c’est jiourquoi il est préférable d’augmenter les impôts anciens que d’enêtaljlir de nouveaux. Il vaut mieux fr.ipper l’étranger que les na- tionaux, par exemiile, au moyen de droits de sortie sur des produits, dont on a le mo- nopole naturel. Tout impôt se juge par les contribuables  : ex imperante, ex fine, ex forma, ex modo, ex mu.

Bibliographie.

Laspf.yhes, Geschichli- der uolkswirthschaftliclten An- fchauungen der Niederlûnder (1863), pp. 13-16 et pp. 233- 241. — Bayle lui consacre une notice, dans son Dictionnaire critique, au mot ZuEnivs.

BRAY .1. K.) (qu’il ne faut pas confondre avec son homonyme Charles Bray, auteur de The Fhilosophij of Xeceasity) publia en 1830 à Leeds son livre Labour’s W^rongs and Labours ftemedy, or the Age of Might and the Age of Right (Les griefs du travail et leur remède, ou l’âge de la force et l’âge du droit). Il ap- partient à l’école socialiste qui se réclame de Uicardo  ; le caractère particulier des appli- cations qu’il fait des théories de ce dernier, lui donne le droit d’être considéré comme un des ancêtres immédiats de Marx. Il défend le prin- cipe que l’égalité de la quantité de travail fournie devrait assurer l’égalité de la rému- nération, mais il n’attend aucun résultat pratique des réformes fiscales ou politiques, ni des Trades Unions  : « le système en vigueur, déclare-t-il, ne laisse aucun espoir à l’ou- vrier ». Frappé de l’extension que prenaient les sociétés par actions, il propose une mo- dification analogue de l’organisation sociale, admettant la propriété individuelle des pro- duits, mais fondée sur la propriété col- lective des moyens de production ; une mon- naie de papier sera représentative des quan- tités de travail fournies. Tous les ouvriers seraient ainsi assurés d’obtenir « le fruit in- tégral de leur travail» et la quantité de tra- vail nécessaire pour fournir la subsistance de la population tomberait graduellement de dix à cinq heures de travail par jour.

Bibhographie. Voir l’article Bbay (.1. F.), dans Palgrave’s Diclionary of PoUtical economy, 1S92 et Holyoake The history of coopé- ration in Entjland, 1875, vol. I, p. -21.


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