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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/128

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la traite n’existe plus, les possesseurs de chair humaine sont troublés dans leurs possessions ; on soutient toujours l’ilotisme en fait, mais on le blâme au point de vue moral ; on le défend par tous les sophismes imaginables, mais lorsqu’on veut rendre compte de ses opinions personnelles au tribunal de la conscience publique, on s’en déclare l’ennemi ; les défenseurs payés des propriétaires d’hommes, M. Mauguin et M. Dupin, confessent que l’on a raison, en principe, de vouloir l’abolir ; les délégués des Blancs eux-mêmes annoncent maintenant être disposés « à ne repousser aucun des moyens qui peuvent conduire à la cessation graduelle de l’esclavage. » L’un d’eux disait encore dans l’avant-propos d’une brochure publiée récemment[1] : « J’ai analysé le droit du maître sur l’esclave (le droit d’un homme sur un homme !…) et j’ai cherché à déterminer quand et de quelle manière il convient de le faire cesser dans nos possessions d’outre-mer. » Ces messieurs répètent encore de grand sang-froid « que leurs Noirs sont plus heu-

  1. De l’affranchissement des esclaves, par M. Lacharrière.