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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/131

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jusqu’au dernier jour. Si on les avait écoutés, leurs esclaves seraient encore esclaves. Avant de libérer, nous dites-vous, faites hommes ceux qu’il vous plaît de libérer ! Mais qui donc les fera hommes ? Est-ce le fouet de vos commandeurs ? Vous ne voulez pas même que l’on parle d’abolition. En 1836, le ministère fit consulter les assemblées des colonies sur diverses mesures préparatoires ; ces ouvertures, où il n’était question pourtant que d’améliorations, ont été repoussées très-vivement par vos conseils de la Guadeloupe, de la Martinique, de la Guyane et de Bourbon. Qu’avez-vous jamais opéré en faveur des Noirs, vous tous défenseurs de ce que vous appelez le droit des propriétaires ? Quel moyen avez-vous présenté de détruire l’esclavage, sans nuire à ce droit violateur du premier droit de l’homme ? Quand donc, à votre avis, viendra le jour de l’indépendance ? Avec vos continuelles demandes de temporisation, le sol serait-il mieux préparé dans deux cents ans qu’aujourd’hui pour recevoir les semences de la liberté ? Et d’ailleurs toutes ces lois qui ont été faites depuis plusieurs années ne sont-elles pas des préparations