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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/130

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dre ; observons et attendons[1]. » Voyez où un tel arrangement nous mène : si l’Angleterre échouait, on viendrait nous dire : « Les Anglais n’ont pas réussi, donc les Noirs doivent rester esclaves ; ou bien attendons que l’Angleterre fasse quelque nouvelle expérience ! » N’avez-vous pas de honte de mettre ainsi à la queue de l’Angleterre une nation qu’on a toujours vue en tête du mouvement intellectuel de l’Europe ? Attendre ! attendre ! Mais il y a trois siècles que les Nègres attendent ! Quand donc cela finira-t-il ? Il ne faut pas être un logicien bien serré pour concevoir que l’ajournement indéfini de la réparation c’est le maintien indéfini de l’injure. Les colons anglais usaient depuis trente ans des mêmes fins de non-recevoir ; ils en ont usé

  1. De l’affranchissement des esclaves, par M. Lacharrière.

    Voyez de plus le rapport de la commission du conseil colonial de la Martinique, chargé de donner un avis sur diverses propositions du gouvernement. (1er août 1836.) « Lorsque l’essai qui se continue dans les îles voisines aura achevé de parcourir ses diverses phases, nous connaîtrons mieux, etc., etc. » Adresse au roi du conseil de la Guadeloupe, du 10 août 1837. C’est toujours le même langage : remise éternelle.