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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/142

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nements, et nous pouvons attester, quant au Mexique du moins, que, citoyens, ils s’y occupent comme les autres citoyens. Les Noirs marrons qui ont formé les établissements libres au fond de la Guyane anglaise vivent en paix et remplissent tous les devoirs qu’impose leur société. – Depuis le commencement du monde on a toujours reproché aux esclaves d’être paresseux. La haine qu’ils ont pour le travail s’explique aisément. Quel intérêt y trouveraient-ils ? Le travail, n’est-ce pas leur premier tyran, la source de leurs maux ? Il est très-explicable que des hommes soumis à un labeur forcé commencent par regarder l’indépendance comme la suppression du labeur.

Mais faut-il de nouvelles preuves que les Nègres rendus à la liberté ne seront pas si dangereux qu’on le veut donner à croire ? Les esclaves anglais étaient dans le même état où sont les nôtres. Qu’on lise les rapports des magistrats spéciaux envoyés dans les colonies de la Grande-Bretagne, depuis le bill d’apprentissage, tous étaient unanimes pour dire que les apprentis non-seulement fournissaient leur continrent obligé de tra-