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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/147

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ne travaillent que trois ou quatre jours sur sept, et grâce à la fertilité du sol autant qu’à leur frugalité, peuvent cependant très-bien vivre. Nombre de jeunes gens des deux sexes se trouvent livrés à leur inexpérience et obligés, par l’incurie des parents, de se suffire à eux-mêmes et d’éviter l’action de la loi sur le vagabondage.

Ces notes qui viennent de Démerara, nous les tenons de sources directes, probes, éclairées, et comme elles sont à-peu-près semblables autre part, tel est, on peut dire, le tableau exact que présentent les colonies anglaises en ce moment. Nous n’avons rien dissimulé, rien embelli. Que voyons-nous ? de l’oisiveté, une allégresse folle, la haine des occupations rurales. Y a-t-il là rien qui doive nous surprendre ? Point d’abus, d’attentats, point de vengeance ; les constables suffisent, et les rôles des tribunaux ne sont pas plus chargés que les nôtres. « Sauf le mouvement, le brouhaha qui règnent au milieu de cette nouvelle population libre ; l’ordre domine généralement, et toute proportion gardée, les sessions du tribunal de police et de la cour de justice sont beaucoup