Aller au contenu

Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/151

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

ce que nous en avons dit, nous n’ajouterons que ces mots d’un témoin oculaire, d’un propriétaire, le colonel Malenfant : « L’expédition vint porter la guerre et le massacre sur des terres libres, paisibles… et laborieuses autant qu’elles le pouvaient être après les effroyables catastrophes qui les avaient ensanglantées[1]. Le général Pamphile Lacroix est du même sentiment[2]. Il résulte des documents reçus de la Guyane française que le décret de la Convention n’y causa pas de trouble, mais nuisit au travail, parce qu’il fut publié sans aucune mesure relative au régime des habitations. À l’époque du rétablissement de l’esclavage, la colonie exportait plus de marchandises qu’en 1789, avec un nombre moins considérable de bras. Les colons s’étaient libérés de leurs anciennes dettes. On considéra le rétablissement de la servitude comme une mesure inutile et impolitique. Après huit ans de jouissance de la

  1. Des colonies, et particulièrement de celle de Saint-Domingue.
  2. Mémoires pour servir à la révolution de Saint-Domingue.