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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/152

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liberté, il y eut résistance, 600 Nègres y perdirent la vie[1] !

En vérité, plus on creuse la question plus on acquiert de certitude que la raison s’accorde avec ce qu’exigent les lumières de notre siècle. Nous insistons particulièrement sur ce qu’on vient de lire, c’est la meilleure, la seule réponse à faire aux colons et à tous les négrophiles conciliateurs qui soutiennent avec eux qu’abolir l’esclavage ce serait abolir le travail.

Les choses que nous disons là peuvent sembler au premier coup-d’œil s’éloigner du but qui nous est proposé, deux mots suffiront pour établir leur corrélation avec notre sujet. D’abord, si nous avons réuni de nouvelles preuves que les Noirs travaillent et travaillent bien à l’état libre, nous avons encore ébranlé le préjugé qui existe contre eux, puisque dans ce préjugé il y a beaucoup du dégoût qu’inspirent des êtres représentés jusqu’ici comme incapables d’être utiles à eux-mêmes et aux autres, ensuite nous avons dimi-

  1. Analyse de la Société française pour l’abolition de l’esclavage. Séance du 15 février 1836.