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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/156

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L’apprentissage, c’est encore la servitude, ainsi que l’a dit lord Howick à la séance de la chambre des communes, du 30 mars 1838 : « Obliger un homme à travailler pour un autre, c’est toujours l’esclavage, de quelque nom qu’on l’appelle. » Sachons-le bien, il n’y a pas de transition possible de l’ilotisme à la liberté ; la Liberté est une déesse jalouse.

Liberté donc pleine et entière pour les esclaves français !

Il y a trop longtemps qu’on recule, le gouvernement ne sait prendre aucune résolution ; il ne cache pas sa sympathie pour l’abolition ; mais il n’agit point ; il tâte et s’arrête soudain ; il s’approche de l’antre colonial et s’effraie aussitôt des clameurs que les moindres paroles de miséricorde y excitent chez les planteurs. Chaque fois qu’il est question, même de moyens transitoires, les apologistes de l’esclavage s’écrient qu’on veut mettre le feu aux colonies. Jusques à quand leur prêtera-t-on l’oreille ? Ne se rappelle-t-on pas qu’ils gémissaient de même lorsqu’on voulut étouffer l’hydre de la traite. À les entendre, c’était le signal de leur ruine ; vous savez ce qui est arrivé, ne les écoutez