Aller au contenu

Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/162

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aussi importante matière. Notre clergé fait de l’éloquence à propos de bien des choses ; mais ses frères les esclaves qui gémissent, ils ne s’en inquiètent pas. Il n’a jamais rien opéré pour eux que de leur imposer à leur débarquement sur la terre de douleur un baptême auquel ces malheureux ne comprenaient rien. L’abbé Grégoire n’aura-t il donc point d’émules ? Parmi tous ces jeunes ecclésiastiques qui remplissent maintenant les chaires sacrées, ne s’en rencontrera-t-il pas un qui voudra exalter la miséricorde de Dieu, en consacrant sa parole au rachat des captifs noirs ? Depuis la révolution, les Nègres ne trouvent pas en France une sympathie assez active. Il n’y a qu’une société pour l’abolition de l’esclavage ; nous en voudrions cent ; nous voudrions que celle qui existe prodiguât la lumière de ses sages publications ; qu’elle mît moins de réserve dans les actes de son noble zèle ; qu’elle échauffât la générosité publique ; qu’elle fît des pétitions aux chambres et conviât des milliers de citoyens à les signer. Nous voudrions que nos prêtres élevassent la voix pour les pauvres esclaves qu’ils apprissent aux femmes qu’il