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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/164

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calomniée, et en la voyant douée de qualités de toute nature égales aux nôtres, il perdra certainement tout mépris contre elle. En tuant l’esclavage vous tuez les vices de l’esclave : Morta la bestia, morto il veneno. Les Noirs, une fois libres, la vertu leur viendra avec l’estime d’eux-mêmes. Rendez aux Négresses leurs enfants et elles seront mères. Pour les faire sortir, ces malheureuses femmes, du déplorable état de promiscuité où les entretient la servitude, où les excite l’intérêt du propriétaire, vous leur inculquerez par des enseignements moraux un vif sentiment de leur honneur et des obligations de famille. Vous encouragerez particulièrement les mariages ; vous multiplierez les écoles gratuites, où les enfants et les nouveaux libres recevront une éducation substantielle ; ne doutez point qu’ils ne viennent la chercher de grand cœur[1]. Vous proclamerez l’égalité politique et civile pour les hommes

  1. « Les mères ont généralement une telle sollicitude pour l’éducation de leurs enfants, que plusieurs d’entre elles les laissent à l’école, bien qu’assez forts déjà pour gagner leur subsistance. » C’est M. John Innes