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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/165

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de toutes couleurs ; vous admettrez dans les emplois publics tous les Noirs et sang-mêlés que vous en trouverez dignes.

Cela fait, vous aurez beaucoup fait, et le temps ne tardera pas à achever votre ouvrage. Allez, quelques années de réelle égalité devant la loi suffiront pour ramener bien des esprits à la vérité et à la justice ! Car, encore une fois, il ne faut pas s’y tromper, le préjugé ne tient pas à la teinte de la peau, même aux colonies, il y a plus d’un mulâtre parmi les blancs. Le préjugé tient à l’avilissement où se trouvent les personnes de cou-

    qui dit cela, et l’on peut bien l’en croire, car il n’aime pas beaucoup les Nègres.

    En juillet 1835, onze mois seulement après le dangereux bill, M. Edmond Lyon, juge spécial de la paroisse de Palmetto River, écrivait au gouverneur de la Jamaïque : « Il se manifeste parmi la population un désir d’instruction toujours croissant, presque tous les hommes au-dessous de 25 ans cherchent avec empressement les moyens de s’instruire. »

    Est-il en France beaucoup de maires de villages qui puissent en dire autant de leurs administrés ? Une raison assez plausible de penser que tes Nègres réussiront à l’école, c’est que les planteurs se sont toujours opposés à ce qu’on leur apprît à lire.