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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/168

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Cahen, des Munck, des Olinde-Rodrigues, n’y a-t-il pas toujours des esprits obtus qui professent grand dédain pour les Israélites ? Le temps seul peut balayer les dernières traces de ces misères.


§ VIII. — Le mariage est incompatible avec la servitude.

Il faut dire encore que l’existence de l’esclavage est un fait essentiellement contraire par sa nature même à toutes les améliorations indispensables pour détruire le préjugé de la couleur. Voyez le mariage, par exemple, ce puissant agent de moralisation, eh bien ! il est impossible parmi les Nègres tant que les Nègres seront esclaves. La communauté bestiale, abrutissante, dépourvue de tout principe où ils vivent, tient moins encore à leur état de dégradation qu’au système constitutionnel de la servitude, lequel n’admet ni propriété, ni patrie, ni famille pour le patient. Un article de l’édit de 1685, derrière lequel se retranchent volontiers les colons, veut à la vérité que le mari et la femme, non plus que les enfants, ne puissent être séparés, et semble ainsi protéger les unions légitimes ;