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Page:Schœlcher - Abolition de l'esclavage, 1840.djvu/47

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une douceur extrême, et si j’avais faim l’aliment le plus grossier me paraissait un mets délicieux. »

« La tendresse maternelle, qui ne connaît ici ni la contrainte, ni les distractions de la vie civilisée, est remarquable chez ces peuples. Le plus tendre retour de la part des enfants en est la récompense. – « Frappez-moi, me disait mon domestique, mais ne maudissez pas ma mère ! » J’ai vu partout régner le même sentiment, et j’ai observé dans toute l’Afrique que le plus grand affront qu’on pût faire à un Nègre, c’était de parler avec mépris de celle qui l’avait mis au monde. » Dites, dites encore que ces hommes et ces femmes-là sont d’une stupidité bestiale et que, quand ils arrivent aux colonies, il faut leur montrer à manger[1] !

Tout le monde sait que les Nègres aiment passionnément la musique. Parmi de nombreux instruments, le voyageur anglais cite le kouting, espèce de guitare à trois cordes, le simbing, petite harpe à sept cordes, et la korro, grande harpe à dix-huit cordes.

  1. Revue de Paris, septembre 1836.